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Maladies rares

Neurofibromatose de type 1 (NF1), ou maladie de von Recklinghausen
Mise à jour : 21 Février 2023
Sommaire
Neurofibromatose de type 1 (NF1), ou maladie de von Recklinghausen
La neurofibromatose de type 1 (NF1), ou maladie de von Recklinghausen, est une maladie génétique liée à la mutation du gène suppresseur de tumeur 17q11.2. Elle est transmise sur le mode autosomique dominant, cependant, il s'agit de mutations de novo dans 50 % des cas. Son incidence est estimée entre 1 naissance sur 3 000 à 3 500. Elle est associée à un risque accru de cancers et une diminution de l'espérance de vie d'environ 10 ans.
Le diagnostic de NF1 est avant tout clinique. Son expression clinique est variable. Les troubles pigmentaires sont fréquents (taches café-au-lait, lentigines, hamartome anémique sur le décolleté). Les neurofibromes (NF) sont des tumeurs bénignes dont on distingue 3 types : NF cutanés à risque faible de dégénérescence, mais dont le préjudice esthétique est important ; NF sous-cutanés sur le trajet de troncs nerveux, douloureux ; NF plexiformes (NFP), tumeurs bénignes de taille variable (pigmentation brune ou rosée de la peau en regard, hypertrichose, texture molle) qui surviennent chez environ 20 % à 50 % des patients, le plus souvent dans la petite enfance. Leur localisation faciale peut être associée à une hémi-hypertrophie sous-jacente, une dysplasie osseuse et notamment une fente sphénoïdale. Le neurofibrome plexiforme peut récidiver (55 %) et l'exérèse totale n'est pas toujours réalisable (proximité avec des structures vitales ou caractère invasif) en particulier au niveau de la face (destruction de l'orbiculaire des lèvres notamment). Les NFP peuvent se transformer en tumeur maligne des gaines nerveuses périphériques (TMGNP) dont le risque est de 8 à 16 % et survient principalement entre 20 et 35 ans. La NF1 entraîne également des atteintes oculaires (nodules de Lisch), rhumatologiques et orthopédiques (dysplasie osseuse des os longs, scoliose), endocriniennes (trouble pubertaire et retard staturopondéral), cardiaques (HTA, coarctation de l'aorte, dysplasies vasculaires, HTAP), neurologiques (épilepsie, hamartomes bénins, troubles des apprentissages, neuropathies périphériques, céphalées), douleurs, troubles psychiatriques, tumeurs (gliomes des voies optiques, cancer du sein, leucémie, phéochromocytomes, tumeurs endocrines digestives).
La prise en charge de la neurofibromatose de type 1 vise à reconnaître et traiter les complications. L'exérèse dans l'enfance des NFP afin d'en limiter l'impact fonctionnel et esthétique est préconisée par certains. L'allogreffe reste d'indication exceptionnelle. Le sélumétinib, inhibiteur sélectif des protéines kinases MEK 1 et 2 est une option thérapeutique intéressante pour la prise en charge des neurofibromes plexiformes (NFP) symptomatiques inopérables liés à la neurofibromatose de type 1 chez les enfants à partir de 3 ans. Toutefois, les données évaluant son efficacité sont entachées de faiblesses méthodologiques, les effets indésirables sont fréquents (digestifs, cutanées, infections) et les données de suivi sont limitées à 2 ans. De plus, la nécessité de prise à jeun est contraignantes et la forme exclusive en gélules (qui ne doivent pas être ouvertes) est peu adaptée, voire dangereuse chez le jeune enfant.
Sélumétinib (KOSELUGO)