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Maladies rares

Sclérose tubéreuse de Bourneville (STB)
Mise à jour : 24 Août 2023
Sommaire
Sclérose tubéreuse de Bourneville (STB)
C'est une maladie génétique autosomique dominante qui entraîne la survenue de tumeurs le plus souvent bénignes, mais multiples, d'origine embryonnaire : cutanées, neurologiques (dont l'astrocytome sous-épendymaire à cellules géantes SEGA), rétiniennes, cardiaques, rénales, pulmonaires. L'incidence de la STB est d'une naissance sur 10 000. La prévalence dans la population générale est estimée à 8,8 sur 100 000 en Europe. Chez l'enfant, les symptômes peuvent être très discrets. Une épilepsie, partielle ou généralisée, est possible (60 % des cas). Un retard mental est observé dans plus de 50 % des cas. À l'âge adulte, 95 % des malades sont porteurs de lésions très évocatrices : angiofibromes faciaux, plaques fibreuses du front et du cuir chevelu, angiomyolipomes rénaux, nodules sous-épendymaires ou corticaux multiples, hamartomes rétiniens. Certaines femmes souffrent de lymphangioléiomyomatose pulmonaire avec dyspnée progressive, épanchements pleuraux ou pneumothorax, menant à l'insuffisance respiratoire. La STB est due à des mutations des gènes TSC1 (9q34) et TSC2 (16p13.3) qui codent pour des protéines inhibant indirectement mTOR. Plus de la moitié des cas sont sporadiques (mutations spontanées). Le conseil génétique est rendu difficile par la grande variabilité phénotypique. Le traitement est celui de chacune des tumeurs. Les manifestations cutanées visibles (angiofibromes faciaux) ou gênantes (tumeurs de Koenen) peuvent être traitées par chirurgie ou laser. L'évérolimus, inhibiteur de protéine kinase utilisé comme antinéoplasique dans certains cancers, permet de diminuer le volume de certaines tumeurs associées à la STB : les angiomyolipomes rénaux avec risque de complications (liées à la taille de la tumeur, ou à la présence d'anévrismes, ou à la présence de tumeurs multiples ou bilatérales), mais qui ne nécessitent pas d'intervention chirurgicale immédiate et les astrocytomes sous épendymaires à cellules géantes, non accessibles à la chirurgie. L'évérolimus a également une AMM (en association avec d'autres antiépileptiques) en cas de crises épileptiques pharmacorésistantes, partielles avec ou sans généralisation secondaire chez les enfants de plus de 2 ans (pour les seuls comprimés dispersibles). Les effets indésirables sont stomatites, ulcérations de la bouche, diarrhée, incertitude sur les effets à long terme dans une population jeune. En cas de lymphangioléiomyomatose sporadique, le sirolimus, immunosuppresseur, ralentit la détérioration du VEMS à un an. Son utilisation au cours de la STB n'est pas codifiée.
Évérolimus (VOTUBIA)
Sirolimus (RAPAMUNE)