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Maladies rares

Syndrome myasthénique de Lambert-Eaton (SMLE)
Mise à jour : 21 Février 2023
Sommaire
Syndrome myasthénique de Lambert-Eaton (SMLE)
Il s'agit un trouble auto-immun de la transmission neuromusculaire, caractérisé par une faiblesse musculaire fluctuante et un dysfonctionnement du système nerveux autonome. Il est fréquemment associé à une tumeur (50 à 60 % des cas) et notamment un cancer bronchique à petites cellules. La prévalence est estimée à 1/250 000. L'âge d'apparition de la maladie est généralement supérieur à 40 ans, bien qu'elle puisse survenir à tout âge. Le SMLE est caractérisé par la triade clinique de faiblesse des muscles proximaux, perturbation du système nerveux autonome et diminution des réflexes tendineux. Une ataxie cérébelleuse peut survenir. Environ 90 % des patients possèdent des anticorps pathogéniques dirigés contre les canaux responsables de la libération de l'acétylcholine des terminaisons présynaptiques, ce qui conduit à une altération de la transmission neuromusculaire et à une faiblesse musculaire. Le diagnostic du SMLE repose sur la détection d'anticorps anti-canaux calciques voltage-dépendants par radio-immunoprécipitation et/ou d'anomalies typiques de tests de stimulation nerveuse répétitive (SNR). Le diagnostic différentiel doit vérifier l'absence de diverses maladies : myasthénie auto-immune « classique » (avec atteinte post-synaptique), myosite à inclusions, syndrome de Guillain-Barré (SGB), sclérose latérale amyotrophique (SLA). Le traitement du SMLE est principalement symptomatique. La 3,4-diaminopyridine phosphate (DAP) ou amifampridine, administrée par voie orale en 3 ou 4 prises réparties dans la journée, a une AMM chez l'adulte (accordée sous circonstances exceptionnelles en raison du faible nombre de patients traités). Elle bloque les canaux potassiques prolongeant ainsi la dépolarisation de cellules présynaptiques et facilitant la transmission neuromusculaire. Elle améliore le déficit musculaire. Elle est contre-indiquée chez les sujets porteurs d'un syndrome du QT long congénital. Elle peut favoriser la survenue de crises d'épilepsie. Chez certains patients, la combinaison de la pyridostigmine avec la 3,4 DAP pourrait avoir un effet positif additionnel. Si le traitement symptomatique est insuffisant, un traitement immunosuppresseur est parfois proposé (prednisone seule ou combinée à de l'azathioprine). La plasmaphérèse et l'administration de fortes doses d'immunoglobulines intraveineuses ont un effet de courte durée. Le traitement de la tumeur peut améliorer les signes cliniques du syndrome. Le pronostic vital est habituellement celui de la tumeur et notamment celui du cancer bronchique.
Amifampridine (FIRDAPSE)